Nord du Laos (2ème partie)

Nong Khiaw

Ce que j'y ai fait :

- Point de Vue Padeng Peak

- Trek de 2j avec Tiger Trail

Il nous faut 4h de bus en partant de Luang Prabang pour rejoindre Nong Khiaw, encore une fois ce trajet en mini-bus est un régal pour les yeux, nous passons par de nombreux villages logés dans les vallées elles même entourées par les montagnes. C'est magnifique.

Nong Khiaw est un village qui borde la rivière Nam Ou, au coeur des montagnes et des falaises karstiques. Ce village est tout petit, seulement une rue principale et quelques chemins de terres qui permettent de rejoindre les habitations, et commerçants de rues. Après le bus petit tour de village pour s'imprégner de l'atmosphère de la ville, après quelques mètres nous entendons de la musique résonner, et là nous passons devant une "fête". Des laotiens dansent à fond et lorsqu'ils nous aperçoivent nous tire par le bras et nous emmènent danser. Ce contraste entre ville paisible et fête est rigolo. Mélange entre chaleur humaine et douceur, je sens que je vais m'y plaire ici.

Le premier jour, je continue de prendre le rythme Laotien, c'est-à-dire, ne pas faire grand chose, et me prélasser dans mon auberge (le Delilah's). En fin d'après-midi, toujours avec mes deux compagnons rencontré à Vang Vieng nous partons en direction de Padeng Peak, un point de vue connue pour sa vue à 360°. La monté est rude, il fait très chaud, mais c'est une chaleur humide et il faut régulièrement faire des pauses pour se réhydrater. Je crois que je n'ai jamais autant transpiré de ma vie. Après 1h de monté nous arrivons au sommet, et là, la vue est incroyable. Ca valait vraiment le coup de souffrir un peu pour observer ces paysages. Il est 17h15 et le soleil se couche au alentour de 17h40, je prend place sur un petit roché et j'observe le soleil qui lentement disparait derrière les montagnes, le ciel passe par de nombreuses couleurs, violet, rose, rouge, ... Moment de paix et de bien-être. Je vis de plus en plus dans l'instant présent. Et je me rend compte que ces moments sont très précieux et qu'il faut les savourer sans penser ni au passer, ni au futur. Le soir nous avons trouvé un petit restaurant Indien (Deen's), j'avoue que les saveurs du Népal me manque un peu, je prend donc un poulet tika massala avec un naan fromage. Miam miam. Ce soir couché tôt car demain nous devons mettre le réveil pour partir sur un trek de 2j.

Réveil 7h30, petit déjeuner, et je remet mes chaussures de treks qui ne m'avaient pas servi depuis plus d'un mois. Sensation étrange, mais excitée par cette nouvelle aventure qui m'attend encore une fois. Pour le trek nous avons rencontré une hollandaise, Marleen, qui se joins à notre petit trio. Notre guide se prénomme Oudan, il est très souriant, je pense qu'on va bien rigoler !

Nous embarquons sur un Longboat (une sorte de pirogue en bois pas bien large), le matin est brumeux, on dirait que les paysages s'éveille peu a peu lorsque la brume se dissipe. Le calme est présent, seul le bruit du bateau à moteur rythme la traversée. Après 1h00 passé sur le longboat nous rejoignons le petit village de BanDonkhoan, village ayant l'habitude de voir des touristes car il est le début du trek pour les fameuses "100 waterfall*" (*cascades). Nous prenons donc la direction du chemin de randonné, c'est assez valloné, la marche est donc facile et agréable ce qui permet d'apprécier le paysage qui nous entoure, rizières sèches, palmiers, nous croisons même sur notre passage des buffles, cochons et poulets en libertés qui sembles vivre paisiblement leur vie d'animal en pleine nature. Après une petite heure de marche nous atteignons les premières cascades et la jungle luxuriante qui les entourent. Il va s'agir alors pendant 2h de remonter au fur et à mesure les cascades. Ca monte, c'est glissant et il fait chaud. Mais la nature qui nous entoure est tellement jolie que trekker dans cet environnement est un délice car à chaque pas une nouvelle fleur, un jolie papillons, une cascade, bref du jolie jolie. Au point le plus culminant nous avons la chance de pouvoir nous baigner et nous rincer avec l'eau transparente des chutes, l'eau fraiche revigore et ça fait un bien fou car je suis toute rouge et je sue beaucoup. Après un repas dans les hauteurs (du riz fris emballés dans une feuille de bananier) nous redescendons les cascades mais par un chemin de terre qui les longent. Nous revenons au village du début, où nous nous asseyons avec les habitants qui nous propose du LaoLao, une sorte d'alcool de riz qu'ils appel whisky, ils en font de toute sorte avec des scorpions, des racines, des scolopendres, et même des abeilles. Ca me fait penser au "bronzés font du ski". Dans notre sac nous avions pris un sachet de bonbons, nous donnons un bonbon à un enfant, puis un autre, et là une horde d'une vingtaine d'enfants courent vers nous en rigolant et criant "me ! me! me!". C'était très drôle comme moment, les villageois ont bien rigolé en nous voyant nous faire envahir et sauter dessus.

Puis il est temps de reprendre la route et nous remontons sur le bateau pour aller sur une rive un peu plus loin. Et c'est repartit pour de la marche, en chemin nous faisons connaissance avec Oudan, il est très drôle et parle quelques mots de français nous essayons donc d'apprendre le Laotien, mais ce n'est pas gagné ! Nous passons par beaucoup de champs en terrasses et puis peu à peu découvrons des rizières où les plantations reprennent, les champs sont vert fluorescent c'est impressionnant et hypnotisant. Puis nous voyons au loin des paysans, planter du riz. Alexandra (nom de la française qui voyage avec moi) dit à Oudan "J'aimerais trop savoir planter du riz"et puis nous demandons à notre guide si c'est possible d'essayer, il rigole et pense que nous lui faisons une blague, nous regarde et nous dit "ok on va aller voir". Nous passons la barrière du champ, allons voir les paysannes. Oudan explique notre requête, cela semble faire beaucoup rire ces 3 femmes et donc elles acceptent. Ni une ni deux, nous enlevons chaussures et chaussettes, remontons notre pantalons jusqu'au genoux et sautons dans la boue. Je n'ai jamais marché sur une boue aussi agréable, difficile à décrire mais c'était tout doux sous les pieds. Elles nous donnes une motte de tiges de riz et nous apprennent à les planter. J'adore c'est super sympa de partager ce moment. Après 20 minutes de plantations nous devons les laisser pour reprendre notre chemin. Nous les remercions énormément d'avoir pris sur leur temps pour nous montrer leur quotidien. Il faut noter qu'il s'agit d'un travail vraiment pénible, puisque tu prends le soleil toute la journée, et tu as le dos complètement cassé, mes respects à ces dames et aux autres cultivateurs.

Il faut deux heures de marches avant de rejoindre le village où nous allons passer la nuit. De nouveau le chemin et vallonné et se fait sans trop de difficultés physiques. Nous arrivons donc à ce jolie petit village qui compte 200 habitants environs. Oudan nous propose si nous le voulons d'aller pêcher avant que le soleil se couche, chose que nous acceptons sans hésiter !

Direction un petit bassin. Il sort deux filets et de la nourritures pour poisson. Au début je ne comprend pas très bien comment cela va se passer. Pas de cannes à pêches, pas non plus de bateau. Puis je le vois enlever ses chaussures. L'expression se jeter à l'eau va donc prendre forme. Sans trop réfléchir, j'y vais à mon tour. L'eau est froide et j'avoue que je met mon cerveau sur Off parce que l'eau est trouble et vaseuse, et je ne sais pas trop sur quoi je marche. Beurk. Mais ce n'est pas grave. Je veux mon poisson. Grossièrement la technique est de poser un filet dans l'eau et de courir pour que les poissons s'y coincent. Technique pas du tout efficace car les poissons sont trop petits mais qu'est ce que j'ai rigolé. Le deuxième filet est lancé dans l'eau pour essayer d'avoir des poissons un peu en mode random. Là encore la technique est plus que moyenne. Mais nous partageons un moment incroyable que je ne risque pas d'oublier. Finalement nous repartons quand même avec trois petits poissons (plus petit que ma main). Mais nous en sommes très fière et nous crions en revenant "Tupa Kron Kroy*" (* C'est mon poisson). Ce qui fait bien rire les villageois.

Petite douche superficielle et nous prenons la direction des cuisines pour aider nos hôtes à préparer le repas du soir. Une fois les légumes coupés et cuisinés, nous préparons nos poissons que nous allons faire cuir au feu de bois. Bon à la fin il n'y avait pas grand chose à manger, mais la fierté était présente. Après le repas nous partageons un moment convivial à base de musiques et d'explications sur leur culture etc. Et puis le chef du village reviens vers nous avec les lacets de cotons et nous fait un bracelet sur chaque poignet pour : la chance et le bonheur. J'adore cette immersion. Je vie un réel moment de moment de partage sans artifice. Il fait déjà bien nuit. L'heure d'aller au lit à sonné.

Réveil à 7h30 après une nuit rythmé aux chants des cops qui commencent leurs sérénade à 2h du matin.. Nous reprenons la route à 8h30. Je suis encore sur mon nuage après la journée que j'ai passé la veille. La brume se lève peu à peu entre les flanc de la vallée ce qui donne une touche poétique aux paysages qui nous entourent. Aujourd'hui nous passons par plusieurs villages tous plus mignons les uns que les autres, où encore une fois des habitants nous propose généreusement de goûter à leur cuisine. Après une quinzaine de kilomètres nous finirons la journée dans une magnifique cascade turquoise où l'eau est bien froide, mais nous avons tellement chaud que celà fait du bien de s'y plonger. 17h, vient la fin de la journée et nous devons reprendre la direction de Nong Khiaw en bateau. On a alors la chance de voir se refléter sur la rivière le soleil se coucher entre les montages.

Je viens encore de vivre une expérience incroyable. Nous remercions chaleureusement Oudan. Il nous prend dans ses bras. Nous lui proposons donc de venir au restaurant avec nous, ce qu'il accepte. Se joins à nous un de ses amis Laotien, Mister Mik. Nous passons une trop bonne soirée qui finira dans un karaoké dont les Laotiens raffolent. On ne comprend rien à leur chant, mais ils y mettent tellement du coeur que celà nous fait danser. Pris dans un élan, Oudan nous proposera même de venir à son mariage qui se passe à la fin du mois. Est ce que nous avons réellement prévu quelques choses ? Non. Est ce qu'une expérience comme celà ne se vit qu'une fois ? Oui. Aller c'est parti !

Après Nong Khiaw nous sommes retourné à Luang Prabang car nous avons une semaine avant le mariage et donc une semaine avant de retourner à Nong Kiaw. Je profite d'être à Luang Prabang pour étendre mon visa jusqu'au 12 février car je sais que le Laos me réserve encore de belles aventures. Pendant 2j le programme à donc été piscine et jeux de cartes, nous sommes même allé faire un bowling c'était rigolo. J'ai l'impression d'être un peu à la maison à Luang Prabang c'est agréable. A chaque fois que j'y retourne je rencontre énormément de superbes personnes.

Luang Namtha

Ce que j'y ai fait :

- Journée scooter

-Muang Sing

Afin de profiter de la semaine qui nous reste dans le nord du Laos nous prenons la direction de Luang Namtha, au nord-est du pays, près de la frontière chinoise. Il faut 7h de mini-bus à travers les montagnes pour rejoindre cette ville, je suis contente de bien supporter le bus car ce n'est pas le cas de tout le monde et très souvent je suis obligée d'augmenter le son de ma musique dans mes écouteurs afin de ne pas entendre les gens vomir. En même temps les conducteurs de mini-bus ici ne rigole pas, à fooooond dans les virages gauches, droite, gauche, droite.

Arrivée dans la ville, je suis un peu déçu pour la première fois au Laos. C'est un mélange entre ville fantôme car il n'y a rien et tout est fermé, et en même temps ce n'est pas non plus un village car toutes les maisons sont en briques et une grande route traverse la ville.

Nous avions prévus de faire un trek dans le parc national de Nam Tha mais après lecture des avis sur internet ce trek est 100% de la marche dans la jungle, flemme. Avec Alex nous décidons donc de louer un scooter le lendemain pour explorer les environs et ne pas rester sur cet avis. Et nous avons bien fait !!

Départ 9h30, vroum vroum, nous avons loué un 125cc automatique pour nous faire plaisir. Direction la ville de Muang Sing à 60 kilomètres de Luang Namtha. Sensation de liberté en conduisant, la route est agréable car peu de circulation et nous passons à travers de nombreux villages, nous traversons même la région du fameux parc national. C'est très jolie. Les paysages sur la route varient entre jungle et rizières. Muang Sing est une ville où à mon avis vraiment très peu de touristes vont, car nous sommes les seules aujourd'hui, les habitants nous regardent avec de grands yeux et ne parlent pas du tout anglais. Direction le grand marché couvert où nous prenons un café. Assise au milieu de ce marché j'ai l'impression d'être réellement en immersion et de capturer un moment de vie. Ne pas être dans une ville où les habitants ont l'habitude du tourisme rend le moment unique, j'observe autour de moi et j'imagine le quotidien de ces gens qui ne sortiront probablement jamais de cette ville et je réalise encore une fois qu'elle chance j'ai. Et en même temps, ici tout fonctionne bien, chacun sa tache, la pauvreté règne mais pas le temps pour se plaindre si tu ne fais rien tu n'auras rien. Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec ce qui se déroule en France...

Retour sur Luang Namtha vers les 15h, petite pause pour manger et nous avons vu qu'il y avait une boucle de 30 kilomètres à faire autour de ville. Je pense que les personnes font normalement cette boucle en s'arrêtant à chaque villages et chaque temples, mais comme il est déjà tard lorsque nous reprenons le scooter nous traversons juste les lieux, mais ça n'en enlève pas moins la beauté et l'authenticité des lieux. La vie est ici bien présente, nous croisons beaucoup de fermier les pieds encore dans la boue à planter du riz, des enfants péchant au bord d'un lac, une femme en scooter un poulet au main, des pêcheur démêlant leur filets, etc. Petite pause dans un "beer garten" pour profiter du coucher de soleil sur les rizière. On nous amène la carte tout est écrit en Laotien. C'est partie pour une BeerLao, la classique ici.

Une bonne journée de validé. Couché tôt ce soir car je suis rincée par la journée.

Retour à Nong Khiaw, pas grand chose de prévus pour les deux jours en attendant que Oudan vienne nous récupérer pour le mariage. Par contre je n'avais pas encore testé de massage au Laos il fallait rattraper ça. Je me paye donc un massage d'une heure aux huiles et même un hammam aux huiles essentielles. Après plus de 2 mois à me trimbaler mon sac de 15 kilogrammes sur le dos je commence à avoir quelques tensions dans les omoplates et ce massage était le bienvenu.